Travail Concilier vies privée et professionnelle
Très prégnant chez les moins de 35 ans, le sujet a fait l'objet d'un débat organisé par l'Apecita des Pays de la Loire au sein du salon Sival, mi-janvier 2017.
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« Compte tenu de ce qui s'est passé en 2016, beaucoup de personnes qui travaillent dans le secteur horticole s'interrogent sur leur avenir professionnel », a mentionné Géraldine Lebreton en ouverture de la conférence « Trouver un équilibre entre vie privée et vie personnelle : oui, mais comment ? »
Le 19 janvier 2017, dans l'enceinte du Sival, à Angers (49), la déléguée Pays de la Loire de l'Apecita (organisme spécialisé dans l'emploi et le recrutement en agriculture, agroalimentaire et environnement) a toutefois précisé que « le marché de l'emploi agricole était ouvert aux jeunes diplômés, et particulièrement actif pour les diplômés disposant de quatre à cinq années d'expérience professionnelle ».
Pour cette génération née autour de 1990 et parfois qualifiée de « Génération Y » (cf. « génération why »), « l'équilibre entre vie privée et vie professionnelle est une question très prégnante », a relayé Xavier Zunigo, docteur en sociologie et directeur associé d'Aristat (*), avant de rappeler quelques éléments constitutifs d'un bon équilibre entre les deux. Bien sûr, il faut savoir (ou apprendre) à jongler entre les différentes contraintes du quotidien, « mais il faut aussi respecter des temps de pause, et avoir en tête que l'équilibre se trouve collectivement. Il est également préconisé de faire le tri entre ce qui est urgent ou non, important ou pas, en sachant qu'à l'extrême », relève l'expert, « ce qui n'est ni urgent, ni important ne sera jamais fait et peut donc être évacué ».
Un enjeu pour l'entreprise
Très forte pour les moins de 35 ans, importante pour toutes les générations, la question de l'équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle représente également un enjeu pour l'entreprise, notamment en termes de management. « Placer une réunion à 17 h 30 revient à mettre ses salariés dans une cocotte-minute », illustre Xavier Zunigo avant de citer l'exemple de cette société dont les câbleurs avaient accepté des horaires atypiques et des astreintes moyennant un « bon » salaire. « Le jour où l'établissement a modifié le niveau de revenu, tout s'est désorganisé. Au final, l'entreprise a perdu plus d'argent qu'elle n'en a gagné, et c'est toujours le cas dès qu'un changement produit un effet négatif sur cet équilibre. »
De fait, les résultats de diverses études menées sur les conséquences des conflits entre vie professionnelle et personnelle (risque accru de dépression, burn-out, divorce, turnover...) et les conséquences d'un bon dosage entre les deux (bien-être, motivation...) montrent qu'il y a une convergence d'intérêts, au moins à moyen ou long termes, entre employeurs et employés sur ce sujet. Mais il n'y a pas unanimité sur la représentation de ce qu'est un « bon équilibre ». Xavier Zunigo rappelle, au passage, qu'il « correspond à une définition personnelle, dépendante de différents paramètres (sexe, âge, personnalité, métier...). Par ailleurs, il est évolutif. Et, en plus, on peut se plaindre de son travail tout en ayant trouvé un bon équilibre... »
Anne Mabire
(*) Agence de Recherche en sciences sociales et humaines (Paris).
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